Mail de Françoise Saint-Pierre à Christine Robl, Présidente de l'A.R.A.D. (24 mai 2004)

 

Madame,
L’Anaes a évalué en 2003/2004 l’efficacité et la sécurité des actes
concernant la pose d’implants intra-osseux intrabuccaux en vue de leur
inscription à la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM). Les avis
ont été favorables avec des recommandations concernant les indications, la
formation et l’environnement technique nécessaires pour la réalisation de
l’acte. Je vous adresse en pièces jointes les dossiers correspondants.

Suivant l’approche adoptée par construction, lors de l’élaboration de la
CCAM, l’évaluation de ces actes a été réalisée en tenant compte du patient
habituel dans le contexte le plus fréquemment rencontré dans la pratique de
ces actes. Dans ce sens, l’agénésie dentaire, dont la forme la plus sévère
(dysplasie ectodermique anhydrotique) a été identifiée comme l’une des
indications de la pose d’implants. Le patient habituel qui bénéficie de ce
traitement est le sujet adulte. D’autant plus que la pose d’implants
intra-osseux intrabuccaux est contre-indiquée lorsque la croissance osseuse
n’est pas achevée (chez l’enfant).

Une interrogation spécifique concernant la pose de ces implants chez des
enfants atteints d’agénésies dentaires multiples liées à la dysplasie
ectodermique anhydrotique et autres maladies rares a été posée par la
Direction de la Sécurité Sociale après la fin des travaux d’évaluation de
ces actes. Cette évaluation ne couvre pas cette indication exceptionnelle
chez ces enfants.

En effet, malgré la contre-indication, certains auteurs admettent la pose
d’implants pour stabiliser une prothèse, mais de façon exceptionnelle dans
cette population. Cependant, les quelques cas rapportés dans la littérature
et mentionnés dans les dossiers d’évaluation ne nous renseignent pas sur
l’efficacité et la sécurité à long terme de ces actes, malgré un bénéfice
immédiat apparent. S’agissant des cas exceptionnels, cette indication n’a
pas fait l’objet d’une étude approfondie et un complément d’information par
l’avis d’experts sur le sujet est nécessaire.

Un dossier complémentaire d’évaluation va donc être réalisé pour cette
indication spécifique et les résultats de ce travail pourront vous parvenir
en décembre 2004.

Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de ma considération la
meilleure.

Ffrançoise Saint-Pierre

 

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